Analyse syndicale de l'actualité récente chez Ethias
Au bout d’une semaine pleine de rebondissement concernant notre actionnaire principal Ethias, l’équipe Setca NRB tient à faire le point et à placer une série jalons concernant notre entreprise NRB qui, bien malgré elle, s’est retrouvée exposée dans la presse.
La pérennisation de l’activité de NRB Herstal au travers de la signature du contrat Marco Polo.
Il y a quelques mois maintenant, Ethias et NRB ont finalisé la signature de Marco Polo. Ce contrat vise avant tout à créer un cadre dans le temps afin de permettre à NRB Herstal de décliner son plan industriel fraichement constitué et d’accroitre son indépendance financière vis-à-vis d’Ethias.
En effet, la volonté d’Ethias de s’ouvrir à d’autres acteurs informatiques présents sur le marché était en route, le choix de la solution package Guidewire plutôt que la solution de modernisation de l’applicatif existant actant ce choix.
Les instances sociales de NRB ont dénoncé à l’époque l’orientation prise, mais surtout les raisons ayant conduit à ce choix : la décision prise semblait plus revêtir un caractère philosophique, d’état d’âme qu’un caractère à réflexion industrielle.
Le rejet de NRB émanant d’une partie de la direction d’Ethias était flagrant. NRB semblait être devenu le coupable de tous les maux. Comme si les errements financiers d’Ethias devaient nous être imputés.
Très isolé, Mr Thiry, CEO d’Ethias, mais aussi président du Conseil d’administration de NRB, a fini par imposer à ses troupes Marco Polo. Il a là pleinement rempli son rôle de Président du C.A. de NRB en lui permettant de planifier un avenir dans lequel Ethias ne sera plus central. Nous l’en remercions.
La bombe à venir : la mutation informatique d’Ethias dans un environnement en pleine réinvention.
Le Setca observe actuellement avec la plus grande inquiétude l’état d’avancement de l’implémentation de Guidewire chez Ethias. Non seulement le produit ne semble pas répondre à la réalité industrielle des collectivités, non seulement, la méconnaissance des réels impacts métiers et financiers de cette mutation informatique semble flagrante, mais en plus, dans les faits, le spectre de chaos informatique se profile chaque jour un peu plus au vu de la complexité du projet. Le carcan financier d’Ethias est très serré et encadré par la BNB ; les réels coûts de la mutation informatique en cours n’ont rien à voir avec ceux promis par certains. Il suffit de comparer l’investissement d’autres acteurs en bancassurance pour se rendre compte que les montants mis sur la table par Ethias pour opérer sa transformation digitale sont ridiculement bas. De plus, quand on observe ces mêmes acteurs de bancassurance, on remarque qu’ils accélèrent leur mutation pour tenter de consolider leurs parts de marchés stratégiques. La branche vie est souvent sacrifiée, les taux bas perdurant.
Le choix de Big bang informatique dans ce contexte financier serré actuellement en cours chez Ethias ne peut aboutir à un échec, sous peine de sanction immédiate par les autorités compétentes. Dès que les applications actuellement efficientes commenceront à être décommissionnnées, le point de non retour sera franchi. Les multiples avertissements du Setca sur le sujet, à la fois auprès de la direction d’Ethias, mais aussi d’acteurs politiques pertinents sont restés lettre morte. Soit, mais le Setca est en droit de s’inquiéter au vu des sorties de presse la semaine dernière, sorties qui actent les marges étroites dans lesquelles Ethias se débat pour pouvoir déployer sa stratégie de Stand Alone.
NRB, la variable d’ajustement.
Dans le chaos à venir, il est sûr que le Setca Liège sera présent auprès de NRB : NRB ne doit pas être la variable d’ajustement à qui on refuse de payer des factures en usant de la double casquette d’Ethias Client/Actionnaire.
Par ailleurs, dans les plans d’actions d’Ethias actuellement envisagés pour répondre aux besoins Solvency II (Ethias doit accroitre ses fonds propres d’environ 600 millions d’euros), deux points concernent particulièrement NRB :
1. Revalorisation de NRB Group dans les comptes d’Ethias.
Actuellement, NRB Group est valorisé à hauteur de 80 millions d’euros dans les comptes d’Ethias. Le chiffre d’affaires du groupe étant dorénavant d’environ 300 millions d’euros, il tombe sous le sens que NRB est effectivement sous-évalué. La revalorisation est un ballon d’oxygène indéniable, sans impact social quelconque.
2. Diminution de la participation d’Ethias dans l’actionnariat de NRB Group
Ethias étudie le fait de diminuer sa participation dans l’actionnariat, actuellement de l’ordre de 68 %, pour se contenter d’environ 30 % des parts. Le pourcentage résiduel envisagé permettrait à Ethias de rester un acteur incontournable pour décider du déploiement futur de NRB. Le Setca se pose dès lors légitimement la question de savoir quel acteur serait intéressé d’accroître sa participation avec une « belle-mère » qui le briderait dans ses projets.
Dans la presse néerlandophone, des scenarii de vente totale de NRB Group sont évoqués : l’appétit pour cette pépite Wallonne est réel.
NRB, la position du Setca
Si le Setca Liège s’est ému du sort d’Ethias dans la presse (cfr le dernier communiqué), il va de soi que le combat pour la pérennité de NRB constitue un autre axe de ses préoccupations. Des choix qui vont s’opérer au niveau des nominations à venir pour remplacer Mr Thiry pour les postes de CEO d’Ethias et de président du Conseil d’administration de NRB Group, vont découler une série d’impacts pour le futur de NRB.
NRB est spectacteur bien malgré lui des événements actuels chez Ethias. Il ne faudrait pas que ces mêmes événements créent un effet d’aubaine pour déstabiliser l’entreprise NRB. Le monde politique Wallon doit être conscient que NRB Group représente 2.000 travailleurs, soit autant que nos malheureux collègues de Caterpillar. La différence, fondamentale : tous les leviers de décisions sont belges.
Ethias : le SETCa s'oppose à tout rapprochement avec Belfius
Assemblée Générale du 20 juin : présentation et résultats - Loi Peeters - Pourquoi faire grève ?
Chers collègues,
Nous tenons tout d'abord à vous remercier pour votre présence et votre écoute à l'Assemblée Générale de ce lundi.
En suivi de cette rencontre, nous nous sommes réunis avec la CNE pour nous accorder sur la réponse aux attentes que vous y avez exprimées.
Les deux organisations syndicales se rencontreront la semaine prochaine afin de consolider ensemble les termes des revendications découlant des sujets présentés lundi. À cette occasion, elles organiseront un vote à bulletin secret portant sur le dépôt d'un préavis de grève, comme exprimé par les participants.
Les modalités pratiques vous seront communiquées en temps utiles.
Quelques mots à présent sur la tristement célèbre loi Peeters et ses implications dans notre quotidien :
Le projet du ministre de l’emploi Kris Peeters, ancien responsable de l'Unizo (l’organisation patronale flamande aujourd'hui très proche de la NVa), est une réelle attaque frontale contre les droits du travail actuel.
Parmi les nombreuses propositions de flexibilisation du travail, figure l’annualisation du temps de travail avec la possibilité d'étendre d'office, et pour tous, le nombre possible d'heures supplémentaires à 143 heures avant de pouvoir récupérer. Un quota auquel s'ajouteraient 100 heures exigibles par le patron sans motivation. Ce système reposant sur un accord individuel risque de ne pas laisser le choix au travailleur et ni le conseil d'entreprise, ni la délégation syndicale n'auront leur mot à dire. Même si au final ces heures seraient payées ou mises en compte sur un fumeux «compte épargne carrière».
Concrètement cela signifie que l'horaire moyen de travail va passer dc 38 à 40 heures par semaine dans le meilleur des cas, voire 45 et plus si on y ajoute les heures sup' possibles au-delà des 143 h en fonction des conventions sectorielles particulières.
Le sursalaire à partir de la 12e heure
Tout dépassement, tant de la limite journalière de 9h, que de la limite hebdomadaire de 40h, donne droit au paiement d'un sursalaire. Le projet propose de permettre aux secteurs de déroger aux 9h/40h en portant la journée maximale de travail par jour 11h et la durée hebdomadaire à 50h. Le sursalaire ne tomberait alors qu'à partir de la 12e heure de travail journalier...
Le travail de nuit recule de 2 heures
Le travail est considère comme travail de nuit entre 20h et 6h. Peeters propose de reculer à 22h le début du travail de nuit. Concrètement : votre employeur peut vous contraindre travailler jusqu'à 22 heures ! La protection particulière pour les jeunes et les femmes enceintes disparait.
L'intérim ad vitam aeternam
Le ministre veut créer le statut d'intérimaire à durée indéterminée.
Un intérimaire CDI ne pourra pas refuser une mission puisqu'il sera tenu par un CDI ou s'il le fait, il pourra être sanctionné au niveau du chômage.
Se mobiliser aujourd’hui contre la loi Peeters, ce n’est pas seulement une lutte pour nous en tant que travailleurs NRB, mais c’est également préserver une organisation du travail dans laquelle l’être humain n’est pas considéré comme une ressource Kleenex, taillable, corvéable et jetable à merci.
Quel sera l’héritage de notre génération de travailleurs pour nos enfants ?
C'est pourquoi nous réitérons notre appel à la grève organisée vendredi, face à des mesures antisociales sans précédent !
Les actions des travailleurs, toutes tendances confondues, se répètent depuis deux ans et doivent continuer jusqu'au but final : le départ du plus mauvais gouvernement que la Belgique ait connue depuis des décennies.
Baisser pavillon, relâcher la pression, perdre courage, c'est basculer dans le camp des vaincus !
Hier, nous avons été interpellé par la communication de la Direction. Si nous nous réjouissons d’apprendre que financièrement le 1er trimestre est supérieur aux attentes (et donc qu’un jour de grève ne va pas mettre notre entreprise en péril), nous pensons qu’en ce qui concerne le surmenage du personnel, ils se trompent lourdement. Nous avons été vos porte-paroles lors de réunions DS, CE et CPPT mais le message n’est manifestement pas passé. Demain vous aurez la possibilité de faire entendre (ou pas) votre voix !
Chacun est libre de choisir sa méthode pour exprimer son indignation. Le SETCa a choisi la sienne, nous ne serons jamais ni soumis ni résignés !
Votre délégation SETCa
STOP !
La coupe est pleine.
Durant des mois, nous avons démarché une série d’acteurs pour défendre notre image, nos emplois et, surtout, pour convaincre ces personnes « influentes » de la criticité de NRB.
Le résultat théorique : un plan Marco Polo qui devait nous permettre de nous redéployer à moyen terme.
Dans la pratique :
- Ethias ne cesse de torturer ce plan et de vouloir faire payer ses errances dans le dossier Guidewire à NRB… Seul acteur que l’on peut truander à souhait : quand la relation client/fournisseur entre Ethias et NRB ne donne pas les résultats escomptés, Ethias utilise sa casquette d’actionnaire principal face à sa société esclave qui n’a plus qu’à s’aplatir. A ce jour Marco Polo n’est toujours pas signé : Ethias continue à le transformer au gré de ses difficultés dans d’autres dossiers.
- Ethias, avec cette deuxième casquette, nous impose des coûts en contradiction totale avec leurs engagements financiers de départ : lorsque Mc Kinsey nous est imposé, le conseil d’Entreprise nous informe que le coût sera logiquement assumé par Ethias. Quelques mois plus tard, lors du Conseil d’Entreprise financier, les représentants du personnel se rendent compte que c’est NRB qui doit en réalité en assumer la facture ! Quelle saine gestion que d’imposer à tous les actionnaires de NRB le coût de la remise en équerre de la relation NRB/Ethias !
- Ethias n’assume plus sa position d’actionnaire principal afin de garantir la pérennité de NRB. Comment ces Top Managers, qui doivent nous indiquer le cap à suivre, peuvent-ils tergiverser sur l’avenir de 2.000 travailleurs en laissant NRB sans CEO effectif ? Comment peut-on espérer alimenter notre redéploiement si notre porte-étendard est de facto en « affaires courantes » ? Laisser perdurer cette situation est totalement inacceptable, voire criminel pour l’entreprise... Ces mêmes personnes qui ne décident pas n’auront jamais à assumer leur non-choix : leur mise à la retraite prochaine les exonérera automatiquement de la responsabilité du naufrage de NRB et, n’ayons pas peur de l’écrire, de la catastrophe annoncée de Guidewire.
- Les acteurs anti-NRB d’Ethias se montrent de plus en plus virulents : à raison, puisque plus personne ne nous défend. Pourtant, début janvier, un nouveau responsable, issu du monde managérial de Trasys, a pris les rênes du compte Ethias. L’espoir était à nouveau permis. Au commencement, nous avons pu constater un certain dynamisme pour défendre nos intérêts. Malheureusement, nous avons dans le même temps assisté au positionnement, sous la bienveillance de ce même responsable, de ressources nouvellement engagées par Trasys à des postes-clés alors que des compétences internes, connaissant de longue date le client, auraient pu relever ces défis. Parmi ces nouveaux fleurons de l’informatique, certains ne se gênent pas pour décrédibiliser NRB. Intolérable, d’autant plus quand ce même responsable cautionne de tels comportements. Il nous revient par ailleurs que cette tendance à placer physiquement des ressources de Trasys chez Ethias s’amplifie, car paraît-il, leurs collègues de NRB sont déjà tous affectés ou réservés (pour y parvenir, il suffit de maquiller les prestations afin de parfaire l’illusion). Présence physique de promoteurs NRB chez le client qui est réclamée depuis longtemps par vos représentants. Ce même responsable, actuellement, n’arrête plus de démissionner…. à force d’être pris la main dans la confiture. Lamentable ! Quand on dit « Je démissionne » une fois, on peut dire que c’est sur le coup de l’émotion, mais comment rester crédible quand c’est récurrent ?
- Un bonne partie des SLA qui nous sont imposés par Ethias sont tout simplement irréalistes : autant payer directement les indemnités… Cela évitera d’inutiles tracas et pertes de temps.
- Les contraintes actuelles sont tellement utopiques que nos équipes Ethias sont incapables de répondre à leur mission initiale : maintenir l’outil applicatif en état de marche. Peut-on réellement penser qu’en amputant les équipes de leurs experts-métier, qu’en dé-staffant à coups de hache ces mêmes équipes, nous sommes et nous serons capables de fournir un service non seulement identique, mais meilleur au client ? Un minimum de bon sens donne la réponse à la question, mais quelle place aura encore le bon sens dans ce désastre industriel en préparation.
- En interne au sein du custom build Ethias et des services environnants qui en dépendent, c’est la déconfiture. La mise en place du Value Shift n’est que prétexte à de futurs licenciements… Pour rappel, fin 2014, la mise en place de l’excellence opérationnelle était la chance ultime pour NRB de redorer son blason face à son client historique Ethias. Malgré les mises en garde répétées du Setca, la direction a décidé de remettre les rênes de la nouvelle réorganisation au management déjà responsable des réorganisations de 2007, 2011, 2014 (2X)… avec le succès que l’on connaît.
Devons-nous continuer à être les spectateurs passifs de cette mauvaise pièce ? NON !!!
Si nous ne sommes pas solidaires dans le combat en cours et à venir, nous ne pourrons que récolter les fruits de ces errements : burnouts, dépressions et licenciements !!!
C’est pourquoi vos représentants SETCa vous convient à une assemblée générale ce 20 juin à 12h30 :
- Nous exposerons plus en détail la situation ;
- Nous vous écouterons ;
- Et ensemble, nous déciderons des actions à venir.
Les modalités pratiques suivront en temps utiles.
Votre délégation SETCa
Flexibilité au travail, les nouvelles mesures imbuvables du ministre de l’Emploi, Kris Peeters (CD&V)
Adieu les 38h, bonjour les 45 ou 47,5 h ! Le ministre de l'Emploi a avancé son projet de réforme du travail destiné à rendre le « travail faisable ». Le ministre a choisi le camp patronal et veut aller vite !
Adieu les 38h, bonjour les 45 ou 47,5 h !
Si on laisse faire Kris Peeters, le ministre de l’Emploi, on peut dire adieu à la semaine des 38 heures. Parmi ses nombreuses propositions de flexibilisation du travail, figure en effet l’annualisation du temps de travail avec la possibilité d’étendre d’office et pour tous le nombre possible d’heures supplémentaires à 143 heures avant de pouvoir récupérer. Un quota auquel s’ajouteraient 100 heures exigibles sans motivation, sans concertation et éventuellement sans récupération. Même si au final ces heures seraient payées ou mises en compte sur un fumeux "compte épargne carrière".
Concrètement cela signifie que l’horaire moyen de travail va passer de 38 à 40 heures par semaine dans le meilleur des cas, voire 45 et plus si on y ajoute les heures sup’ possibles au-delà des 143 h en fonction des conventions sectorielles particulières.
Le 24 mai, nous dirons non à ce projet de « réforme » avec une mobilisation d'ampleur en front commun. Ce sera le début d’un plan d’actions qui doit se poursuivre pendant plusieurs mois !
Heures supplémentaires
En ce qui concerne les heures supplémentaires, Kris Peeters propose de fixer – pour tout le monde – la période de référence pour le calcul du temps de travail moyen à 1 an et d’augmenter la limite interne jusqu’à 143h minimum.
Qu’est-ce que cela signifie ?
Actuellement, le temps de travail normal est de 38h/semaine en moyenne mais on peut travailler 40h/semaine et 9h/jour pour autant que la moyenne de 38h par trimestre ou par an soit respectée.
Il y a bien sûr des dérogations mais les heures supplémentaires sont soumises à une réglementation générale assez stricte. Le nombre d’heures supplémentaire possibles est limité par périodes de 3 mois ou un an selon les secteurs. Cette limite dite « limite interne » implique que lorsque le quota d’heures supplémentaires est atteint, le travailleur doit récupérer ses heures sup’ en jours de repos. Cette limite interne constitue donc une garantie pour le travailleur de se voir accorder des repos régulier pour éviter des surcharges de travail.
Ces limites sont de 78h par trimestre, 91h si la période de référence est d’un an, 130h via une CCT d’entreprise ou une modification du règlement de travail (selon une procédure spéciale), ou encore de 130 à 143 heures via une CCT sectorielle. Avec des régimes particuliers dans la construction : 180 heures, et dans l’horeca: 300 à 360 heures.
Conséquences du relèvement de la limite interne et de la période de référence :
- le nombre maximum d’heures sup’ possibles sera de 143h et les récup’ ne seront obligatoires que lorsque le quota sera dépassé, c’est-à-dire après des mois, voire si ça se présente, à la fin de l’année.
- Il ne sera pas possible de fixer des limites inférieures par convention sectorielle. Vos délégués n’auront plus la possibilité de négocier des compensations ou des limitations pour l’extension à un an de la période de référence pour le respect de la durée hebdomadaire de travail moyenne
Sans récupération ?
Le ministre propose cependant de créer un régime complémentaire qui permet à l’employeur d’imposer 100 heures supplémentaires sans justification, en plus du quota minimum d’heures supplémentaires. Le travailleur – pour autant qu’il ait vraiment le choix – pourra ne pas récupérer ces 100 heures supplémentaires. Il pourra sur base d’un accord individuel avec l’employeur, soit se les faire payer, soit les verser sur son « compte épargne carrière ».
Ce système reposant sur un accord individuel risque de ne pas laisser le choix au travailleur et ni le conseil d’entreprise, ni la délégation syndicale n’auront leur mot à dire.
Ces 100 heures, en fonction d’accords sectoriels, pourront grimper jusqu’à 360 heures.
On est loin du « travail faisable » que prétend promouvoir le ministre Peeters.
Le sursalaire à partir de la 12e heure
Tout dépassement, tant de la limite journalière de 9h, que de la limite hebdomadaire de 40h, donne droit au paiement d’un sursalaire. Mais le ministre entend aussi changer cela. Il propose de permettre aux secteurs de déroger aux 9h/40h en portant la journée maximale de travail par jour à 11h et la durée hebdomadaire à 50h. Le sursalaire ne tomberait alors qu’à partir de la 12e heure de travail journalier…
Le travail de nuit reculé de 2 heures
Le travail est considéré comme travail de nuit entre 20h et 6h. Peeters propose de reculer à 22h le début du travail de nuit. Concrètement : votre employeur peut veut contraindre à travailler jusqu’à 22 heures ! La protection particulière pour les jeunes et les femmes enceintes disparaît.
Le temps partiel à géométrie variable
Enfin, mais c’est un projet qui est déjà en discussion au Conseil national du Travail depuis quelques temps, le ministre veut « simplifier » le travail à temps partiel à horaire variable avec durée de travail variable. L’idée est de permettre à l’employeur de modifier les horaires du travailleur au jour le jour en le prévenant la veille.
Le système de sursalaire pour les heures complémentaires (c’est-à-dire supplémentaires par rapport à l’horaire partiel) sera modifié : au lieu d’être dû après 39h complémentaires (pour une période de référence d’un an), le sursalaire ne sera dû qu’après la 3e heure/semaine. Le crédit d’heures sans sursalaire est ainsi porté de 39 à 156 heures/an. Le travailleur devra prester quatre fois plus d’heures complémentaires sans sursalaire.
De même les modifications apportées à l’horaire à la demande du travailleur (par exemple un changement d’horaire avec un collègue) ne seront pas considérées comme des heures complémentaires sur lesquelles un sursalaire est dû.
Le compte épargne carrière
Le travailleur qui n’aura pas ou pas pu récupérer ses heures supplémentaires pourra les verser sur un compte sous forme de jours de congé à prendre on ne sait quand ou à convertir en salaire.
A ce stade, le compte ne vaudrait qu’au niveau de l’entreprise mais il est clair que le but final est d’étendre le système de manière à réduire le recours aux systèmes d’aménagement du temps de travail et à faire payer par les travailleurs eux-mêmes leurs interruptions de carrière.
L’intérim ad vitam aeternam
Le ministre veut créer le statut d’intérimaire à durée indéterminée. A première vue, cela peut sembler positif même si on ne sait pas comment serait payé l’intérimaire entre deux missions puisqu’il n’y a pas de chômage temporaire en intérim. Il risque entre deux missions de se retrouver au smic.
Un intérimaire CDI ne pourra pas refuser une mission puisqu’il sera tenu par un CDI ou s’il le fait, il pourra être sanctionné au niveau du chômage.
Travailler plus, plus longtemps et pour moins
Toutes ces modifications peuvent être imposées sans accord sectoriel. Il suffit qu’une organisation (éventuellement patronale) pose la question dans la commission paritaire, pour que – même sans accord sectoriel - ces modifications puissent être activées au niveau de l’entreprise.
Comme on le voit l’ensemble de ces « réformes » ne visent pas à rendre le travail plus supportable pour le travailleur mais au contraire à l’obliger à travailler plus pendant certaines périodes au gré des exigences de l’employeur et à réduire le coût salarial induit par le sursalaire pour les heures supplémentaires. Loin du travail faisable tout au long de la vie professionnelle, on est plutôt dans une logique de citrons pressés et puis jetés.
« Pas touche aux 38h maximum ! On n’est pas des élastiques »
La mobilisation du 24 mai n’est que le prélude d’actions plus fortes. D'autres actions, dont des journées de grève auront lieu en juin et octobre. L’ampleur des attaques et la multiplication des provocations contre les travailleurs nous obligent en tant que syndicat qui se respecte et défend les intérêts des travailleurs à ne plus rien laisser passer.
Pour ceux qui veulent nous rejoindre, départs de Liège en train (réservation obligatoire au plus tard le 20 mai), rdv à 8h à la gare des Guillemins.
Qu'est-ce que le TTIP, ou TAFTA ou Grand Marché Transatlantique... ?
"Quelque chose doit remplacer les gouvernements et le pouvoir privé me semble l'entité adéquat pour le faire."
David Rockefeller. NEWSWEEK, février 1999
Après des années de négociations discrètes, l’Union européenne et les Etats-Unis préparent officiellement la mise sur pied d’un Marché transatlantique. L’objectif ? Une plus grande libéralisation des échanges commerciaux et financiers, accompagnée de politiques judiciaires et sécuritaires communes. L'objectif ? Une plus grande libéralisation des échanges commerciaux et financiers, accompagnée de politiques judiciaires et sécuritaires communes.
Ce projet risque d’avoir de lourdes conséquences sur nos systèmes démocratiques et ce, dans de nombreux domaines : finances et services publics en danger, inégalités sociales et pollutions environnementales accrues, répression des mouvements sociaux, atteintes aux libertés fondamentales, hégémonie des multinationales…
Le traité transatlantique (TAFTA) expliqué ici en quelques minutes
La plateforme NO-TRANSAT ne réunit pas une bande d'anti-américains primaires mais bien des associations et des citoyens qui s'opposent aux négociations d'un grand marché transatlantique entre les États-Unis et l'Union européenne. Pourquoi ?
Négocié dans le plus grand secret par des "experts" non élus, ce projet d'accord est élaboré pour et par des multinationales afin de créer un espace de LIBRE-ÉCHANGE dans leurs seuls intérêts commerciaux. Les projets CETA (avec le Canada) et le TISA (ouverture forcée à la concurrence de tous les services) sont exactement du même acabit
Les promoteurs du libre-échange en parlent comme d'une grande opportunité de croissance et d'emplois. L'ARNAQUE DU SIÈCLE ! L'histoire de ces accords démontre qu'il n'en sera rien. La précarisation du travail et la détérioration des droits sociaux sont, par contre, garantis.
Le TTIP, c'est entre autres trouvailles :
-
Le règlement des différends investisseurs-États (RDIE) = démocratie sous tutelle.
En clair : Créer des tribunaux qui accordent plus de pouvoir aux entreprises face aux États, en permettant à une firme d'attaquer un Etat devant un tribunal arbitral pour réclamer des millions d'euros de dommages et intérêts. -
L'abaissement des normes sanitaires et environnementale = santé & environnement à la poubelle.
En clair : Les limitations légales de pollutions, de pesticides, d'additifs alimentaires ou de composants chimiques cosmétiques... peuvent aller jouer ailleurs ! Les communes qui imposaient des critères sociaux, éthiques et environnementaux dans leurs marchés publics aussi. -
Le shopping législatif = protection sociale minimale.
En clair : Les entreprises préfèreront toujours investir dans un pays où les travailleurs ont moins de droits, moins de syndicats et moins de protection sociale. La Belgique sera sommée de s'aligner.
Les pouvoirs locaux se mobilisent aussi : près des 100 communes se sont déjà déclarées "zone hors TTIP" !!!
VOUS AUSSI !!!
INFORMEZ-VOUS
MOBILISEZ-VOUS
Initiative citoyenne européenne: pétition signée par plus de 3 millions d'Européens : signez-la !!!
Cartographie des communes belges autoproclamées "zones hors TTIP" : vérifiez ici si cette motion a été déposée et votée dans votre commune.
- Si c'est le cas, félicitations ! Vous vivez dans une commune engagée !!!
- Sinon, consultez ici le GUIDE CITOYEN POUR UNE COMMUNE HORS-TTIP
Plus d'informations sur le sujet :
TTIP/TAFTA, CETA, TISA... Comment je suis devenu pauvre et malade dans un monde de merde
Abdel en vrai - Le traité transatlantique (TTIP/TAFTA)
Transatlantique arnaque - La casse du siècle
Les dangers du traité transatlantique (TAFTA) - Susan George, présidente d'honneur d'ATTAC France
Le Marché Transatlantique, un pas de plus vers la gouvernance mondiale (P. Hillard / B. Poncelet)
Traité transatlantique (TAFTA), la menace - Raoul Marc Jennar (1-2-3-4-5)
Le coin des bons conseils...
Nous vous rappelons que vous pouvez, à tout moment, exiger la présence d'un représentant du personnel lors d'une entrevue avec un membre de la RH ou de la hiérarchie.
Si vous êtes pris au dépourvu, un seul conseil : ne signez aucun document ou ne prenez aucune décision sans vous être informé de vos droits et sans y avoir réfléchi à tête reposée. Ne jouez pas votre carrière actuelle et à venir sur la pression du moment.
Demander un avis ne coûte rien et peut rapporter gros. N'hésitez pas à nous contacter !